Martine saisit l’occasion propre à sa vengeance, leur dit qu’ils trouveront dans le bois un homme vêtu de telle & telle façon, qui a des secrets admirables pour ces sortes de maladies ; les avertit en même temps qu’il est très singulier, & qu’il faut bien souvent le faire convenir de son savoir à grands coups de bâton. Ils promettent de ne pas le ménager, vont le joindre, le saluent, lui donnent le titre de grand Médecin : il dit qu’il ne le fut jamais : on le frappe, il convient de tout ce qu’on veut, sur-tout lorsqu’on lui promet qu’il gagnera de l’argent. […] Cet homme, étonné, eut beau protester qu’on le prenoit pour un autre, on le fit convenir, à coups de fouet, qu’il avoit un secret merveilleux. […] Alors la femme leur indique son mari ; leur dit qu’il a fait des cures merveilleuses dans ce genre, mais qu’il est un peu quinteux, & qu’il faut bien souvent le faire convenir de sa science à coups de bâton. […] Il proteste ne savoir pas un mot de Médecine : on le bat ; il convient qu’il est très savant.