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160. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

C’est incontestablement aux bons sentiments de l’homme qu’il convient de s’adresser pour arriver à son cœur et pour le diriger vers la voie de la raison ; mais quand ces bons sentiments font défaut, ce qui est le cas d’Harpagon, force est bien, faute de mieux, de le prendre par l’intérêt, par la flatterie de ses passions, pour atteindre ce but, bien que la sincérité souffre alors de ce procédé, ainsi que le dit Molière. […] Armande, exaspérée de ce que Clitandre l’abandonne pour porter ses hommages sur sa sœur, considère ce procédé comme tout ce qu’il y a de plus moralement hideux au monde, et elle qualifie Clitandre du nom qui convient aux individus qui commettent des actes criminels sans qu’ils en aient de la honte et du remords : « Au changement de vœux nulle horreur ne s’égale ; et tout cœur infidèle est un monstre en morale. […] Rien que ces deux qualifications conviennent aux sentiments moraux, elles ne sont cependant point synonymes.

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