Si nous voulons connaître sa morale, allons à son théâtre, écoutons ce qu’il dit, étudions l’impression qu’il produit. […] Cet orgueil même tombe enfin : pour se mettre à l’abri des conséquences de ses crimes, il se jette dans l’hypocrisie53 ; il renonce aux conventions de l’honneur54 ; il ne connaît plus de loi aucune que son égoïsme, et le caprice effréné qui lui fait outrager done Elvire par le nouvel amour qu’il conçoit soudain, non pas pour elle, mais pour son habit négligé et son air languissant 55 ; jusqu’à ce qu’enfin il soit foudroyé sur cette parole de damné : « Il ne sera pas dit, quoi qu’il arrive, que je sois capable de me repentir56. » Voilà certes une grande leçon, que le vice arrive à s’emparer de nous jusqu’à nous rendre incapables de repentir. […] Il faut remarquer que l’archevêque de Paris et Bourdaloue ont pris l’un et l’autre ces idées et même ces expressions dans la relation intitulée les Plaisirs de l’Ile enchantée, Paris, 1665 : « Le roi connut tant de conformité entre ceux qu’une véritable dévotion met dans le chemin du ciel et ceux qu’une vaine ostentation de bonnes œuvres n’empêche pas d’en commettre de mauvaises, que son extrême délicatesse pour les choses de la religion ne put souffrir celte ressemblance du vice avec la vertu qui pouvoient être pris l’un pour l’autre, et quoique l’on ne doutât pas des bonnes intentions de l’auteur, il défendit pourtant celte comédie en public, et se priva soi-même de ce plaisir pour n’en pas laisser abuser à d’autres moins capables d’en faire un juste discernement. » Voir J.