Pour connaître Molière d’une manière complète, il faut l’étudier comme littérateur, comme moraliste, et comme psychologue. […] Cette connaissance ne consiste pas précisément à apprécier les bonnes qualités dont on est doué, mais à connaître, à sentir ses instincts défectueux et pervers, afin de pouvoir les combattre et les réprimer. […] « Mon frère, vous seriez charmé de le (Tartuffe) connaître ; et vos ravissements ne prendraient point de fin. […] Et n’admirez-vous pas que tout ce que j’aide raisonne sert qu’à me faire connaître ma faiblesse, sans pouvoir en triompher ? […] On doit conclure de là que, si l’on veut connaître l’opinion exacte d’une personne sur un objet, ce n’est pas sur des propos tenus dans un moment de colère qu’il faut se former cette opinion, mais sur ce que cette personne exprime dans un état de calme, alors qu’elle se possède entièrement.