Il est certain que les deux comédies ont une grande ressemblance pour le fond et la conduite du sujet. […] J’ai noté, dans le commentaire, les rapports et une partie des différences qui existent entre le modèle et l’imitation : celle-ci est, en comparaison de l’autre, un chef-d’œuvre de conduite et de diction. […] Le sujet de L’École des maris est la différence que deux systèmes contraires d’éducation, l’un sagement indulgent, et l’autre ridiculement sévère, peuvent produire dans les sentiments et dans la conduite des jeunes gens qui y sont assujettis ; et, d’après cela, il est vrai de dire que Molière doit à Térence l’idée première, l’idée fondamentale de sa comédie, l’idée à l’exécution de laquelle tout le reste ne fait que concourir. […] Dans L’École des maris, le dénouement du sujet est bon, puisque chaque tuteur éprouve, de la part de sa pupille, le traitement qu’il mérite, d’après le système d’éducation et de conduite qu’il a suivi à son égard ; mais le dénouement de l’action ne vaut rien, puisque, amené par des scènes nocturnes d’une invraisemblance choquante, il n’aboutit qu’à un mariage par surprise, dont la nullité est par trop manifeste.