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124. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Je pris dès lors la résolution de vivre avec elle comme un honnête homme qui a une femme coquette, et qui en est persuadé, quoiqu’il puisse dire que sa méchante conduite ne doive point contribuer à lui ôter sa réputation. […] Il se donne pour l’héritier légitime de tout vieillard qui meurt riche et sans enfants; et il faut que celui-ci le déshérite, s’il veut que ses parents recueillent sa succession : si Onuphre ne trouve pas jour à les en frustrer à fond, il leur en ôte du moins une bonne partie : une petite calomnie, moins que cela, une légère médisance lui suffit pour ce pieux dessein, et c’est le talent qu’il possède à un plus haut degré de perfection : il se fait même souvent un point de conduite de ne le pas laisser inutile; il y a des gens, selon lui, qu’on est obligé en conscience de décrier, et ces gens sont ceux qu’il n’aime point, à qui il veut nuire et dont il désire la dépouille. […] Maintenant, tu ne me reproches plus de me déshonorer par ma conduite: moi, je ne veux plus m’exposer à entendre des discours qui me déshonorent.

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