Tofan fut quelques jours au lit, soit de chagrin ou des coups qu’il avoit reçus : & sentant, mais un peu tard, que son esprit jaloux lui avoit fait faire une sottise ; aimant d’ailleurs sa femme avec passion, trouvant, moyen en employant quelques amis, de la ravoir, il promit de n’être plus jaloux, & lui permit de faire tout ce qu’elle voudroit, à condition que ce seroit si secrètement & avec tant de précaution, qu’il n’en auroit aucune connoissance. […] Un homme que nous avons tiré de la poussiere & de la bassesse de sa condition, un petit marchand de pommes cuites, traitera comme une misérable, une femme de votre qualité ! […] Les freres, outrés au dernier point, mais toutefois moins violents que la mere, lui firent une rude mercuriale, accompagnée de tout ce qu’on pourroit dire d’outrageant au dernier & au plus infame de tous les hommes, & finirent enfin par lui dire qu’ils lui pardonnoient pour cette fois, à condition qu’il seroit plus sage à l’avenir, mais que, s’il lui arrivoit jamais rien de pareil, ils le paieroient de tout à la fois.