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128. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Il est fort bien de dire ce que l’on pense avec sincérité, mais non dans toutes les circonstances : c’est là une de ces vérités vulgaires qu’Alceste ne devrait pas ignorer, et dont cependant il ne tient aucun compte. […] Certes, d’une personne comme Éliante, on ne peut penser que ce soit le dépit qui lui dicte cette réponse; il est plus naturel de supposer que, ayant ouvert les yeux sur le compte d’Alceste, elle a reconnu que le bonheur ne pouvait se trouver avec un homme d’un pareil caractère, et qu’elle était plus certaine de le rencontrer auprès du bienveillant Philinte. […] Ainsi, par exemple, il n’eût pas suffi d’avoir fait d’Orgon un de ces dévots entêtés seulement, comme le sont la plupart des fanatiques, il le fallait opiniâtre au point de ne pouvoir être désabusé sur le compte de Tartuffe que par les preuves évidentes, matérielles, irrésistibles que lui fournit Elmire.

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