/ 151
125. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Les comptes rendus de Cour d’assises ne relatent que trop souvent des meurtres accomplis dans des circonstances semblables. […] Molière avait tellement compris cette vérité, qu’il l’a fait nettement exprimer par Valère dans la phrase suivante : « C’est une chose admirable que tous les grands hommes ont toujours du caprice (le caprice naît de quelque passion qui absorbe momentanément l’esprit), quelque petit grain de folie mêlé à leur science. » LE TARTUFFE Dans la première scène de cette comédie, tous les membres de la famille de dame Pernelle donnent successivement à cette dame d’excellentes raisons pour la désabuser sur le compte de Tartuffe ; mais aveuglée à l’égard de ce personnage, elle n’est point ramenée à la vérité par les considérations sensées qu’on lui a présentées, et elle clôture la discussion par un faux-fuyant qui prouve que, bien qu’elle n’ait rien à répondre, elle reste inébranlable dans la manière de voir que lui imposent ses petites passions : « Tous ces raisonnements ne font rien à l’affaire. » Et, plus loin, elle qualifie de contes bleus les vérités qui se disent sur les agissements de son protégé. […] Pour lui, l’essentiel est de sauver sa caisse, et il compte pour cela, ou sur les précautions qu’il a prises, ou sur la fuite.

/ 151