Il intéressa la générosité du Roi, en paraissant avoir sacrifié son ambition au désir de l’amuser ; et il intéressa bien plus sûrement encore son orgueil, en se montrant victime des dédains de quelques officiers subalternes, pour la même action qui lui avait valu l’auguste approbation du maître ; et le Roi, si porté, en général, à respecter les bienséances, les enfreignit cette fois pour venger Lulli et lui-même d’une espèce d’injure que le Florentin avait eu l’art de rendre commune à tous deux. […] Molière, en effet, n’avait peut-être pas encore peint un travers aussi commun en France, et, pour ainsi dire, aussi national. […] La latinité d’Apulée, comme celle de tous les Africains qui ont écrit dans la langue des Romains, est rude, obscure, remplie de termes à la fois barbares et affectés ; mais ses idées sont plus naturelles que ses expressions ; son style, infecté des vices communs à son siècle et propres à son pays, brille néanmoins de toutes les qualités d’un esprit vif et gracieux, éloquent et poétique. […] Au surplus, ces deux intrigues sont entrelacées habilement par le fourbe qui en tient les fils, et elles aboutissent à un dénouement commun, où chacun des deux pères, retrouvant une fille, trouve un gendre dans chacun des deux fils et des deux amants.