Par conséquent, Ormin, voulant enrichir un Monarque, est bien plus comique que Toutabas, dont l’ambition se borne à faire la fortune de quelques particuliers. […] La Comtesse se persuade que tout le monde l’aime ; mais elle a quelque sujet de le croire, puisque le Marquis lui fait sa cour publiquement, & que le Joueur lui a fait sans doute quelque déclaration dans le besoin urgent ; il dit lui-même, en ce cas je pourrois rabattre sur la veuve la Comtesse sa sœur : & cette différence seule la rend bien moins comique que Bélise, à qui Clitandre est obligé de dire, je veux être pendu si je vous aime, sans qu’elle soit détrompée. […] On ne m’accusera pas, j’espere, d’avoir voulu diminuer la réputation méritée dont il jouit ; je crois avoir fait éclater ma vénération pour lui, & avoir assez respecté ses lauriers en disant qu’il est le premier Comique après Moliere. Mon dessein a été de flatter nos Comiques naissants & leur ambition : désespérant, avec raison, de pouvoir atteindre à la gloire de Moliere, ils pourroient se refroidir s’ils voyoient encore dans Regnard un rival invincible.