L’aventure du Turc, qui vient tout naturellement avec une lettre d’avis retirer sa sœur d’esclavage, qui s’adresse précisément à l’homme qu’il doit le plus craindre, qui lui laisse entre les mains de quoi le tromper, & qui va ensuite à la campagne pour donner au fourbe le temps de lui nuire ; toutes ces choses, dis-je, ménagées ou arrangées par les fourberies de l’intrigant, me paroissent bien plus comiques que l’Egyptien de Moliere. […] Je trouve ensuite fort comique que l’Etourdi Italien, après avoir continuellement gâté ses affaires par sa présence, prenne la fuite quand on a besoin de lui. […] Moliere n’a saisi qu’en partie le comique du conte. Il est sans doute plaisant qu’un homme à qui l’on persuade que son ami est mort, prenne ce même ami pour un revenant dès qu’il le voit, & lui promette des prieres ; mais le comique est bien plus renforcé dans l’entrevue de deux hommes qui se croient morts tous deux, se revoient en tremblant, & se rendent mutuellement la peur qu’ils se font : la situation est plus piquante du double.