Une censure de la fausse dévotion me toucherait dans la bouche de Bossuet et de Fénelon ; je suis tenté de la mépriser dans la bouche d’un comédien, fût-il Molière. » Si Molière a représenté certains personnages qui foulent aux pieds les croyances religieuses, de même qu’ils violent tout principe de morale, ne les montre-t-il pas aussi comme appartenant à cette malheureuse lie de l’humanité qui est dénuée de tous les sentiments moraux? […] Si, par le motif que j’ai indiqué, il ne faut raisonnablement pas attendre de la part des ministres de la religion la censure de la fausse dévotion, la morale, offensée par l’hypocrisie des pervers qui se couvrent du manteau de la piété, doit accepter avec reconnaissance, au lieu de la mépriser, la critique du comédien qui, par la puissance de son génie, a su devenir un des plus grands littérateurs dont s’honore la France, un moraliste et un peintre de caractère incomparable, enfin un savant professeur de la science du cœur humain.