Il paraît qu’il se décida pour le droit ; mais, sans que l’on en sache trop le comment ni le pourquoi, il revint de cette décision, et, ses goûts naturels l’emportant, il se mit à la tête d’une troupe de comédiens bourgeois, comme il y en avait alors plusieurs à Paris. […] Molière n’était point un de ces jeunes gens qui, chargés de dettes et ayant manqué deux ou trois vocations, se font comédiens par pis-aller, pour en finir avec un passé sans issue. […] Molière avait le cœur fier, et la vocation de comédien, dans ce temps-là surtout, n’était pas de celles où le cœur a le moins à souffrir. […] Généreux, hospitalier, d’un commerce agréable et sûr, prompt à soulager la misère, heureux toutes les fois qu’il pouvait encourager le talent, même au risque de se créer des rivaux, il montra que l’on pouvait être comédien et honnête homme. […] Ces diverses pièces furent d’abord jouées en province, où les troubles de la Fronde l’avaient obligé de se retirer, et où nous ne le suivrons point à travers les vicissitudes de sa vocation de comédien ambulant.