Nous ne nous épuiserons pas en longs raisonnements pour cela, les exemples nous en éviteront la peine, & nous opposerons les deux uniques comédies de la Chaussée, toutes les deux très mauvaises, toutes les deux imitées, au meilleur de ses drames dû pareillement à une imitation, mais plus heureuse, parcequ’elle étoit plus facile. […] Nous avons encore vu dans le second volume de cet ouvrage, Chapitre XIX, des Pieces intriguées par un déguisement, que cette comédie, imitée de l’espagnol, étoit passée sur notre théâtre avec tous les défauts de son modele, puisque, comme dans l’original, l’héroïne déguisée en femme y suit son amant, vit familiérement avec lui, le charme par les agréments de sa voix, & lui donne son portrait sans en être reconnue, quoiqu’elle ait déja été très bien avec lui sous l’habit de femme. […] Que faut-il de plus dans la comédie ? […] Grace à la revue que nous venons de faire dans ce volume, les Comiques qui ont figuré sur la scene, depuis Moliere jusqu’à nous exclusivement, ne pourront pas reprocher au pere de la comédie ses imitations.