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198. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

Certes, si les comédies tournent bien, si l’amour honnête et le désintéressement sont récompensés, si le bonheur des fils et des filles est assuré, ce n’est pas la faute des pères, et ils n’y méritent guère de reconnaissance. […] Quelle éducation peuvent donner aux enfants de leur amour ceux qui n’ont pu s’aimer qu’en se moquant de leurs parents, et en leur arrachant, par ruse ou par force, la signature d’un contrat de comédie ? […] Le marquis aujourd’hui est le plaisant de la comédie ; et comme, dans toutes les comédies anciennes, on voit toujours un valet bouffon qui fait rire les auditeurs, de même, dans toutes nos pièces de maintenant, il faut toujours un marquis ridicule qui divertisse la compagnie737. » Cette satire des marquis est faite avec verve et hardiesse, mais sans fiel. […] Voir Saint-Marc Girardin, Cours de Littérature dramatique, tome1, XIII : Des pères dans la comédie, et surtout dans les comédies de Molière : « Les pères, les maris, les vieillards que Molière raille gaiement, ne sont pas ridicules par leur caractère de père, de mari et de vieillard, mais par les vices et les passions qui déshonorent en eux ce caractère môme… Cen’est point la vieillesse que Molière ridiculise, ce sont les défauts qui la discréditent, etc. » Voir tout ce plaidoyer fort ingénieux.

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