Le premier, fin, adroit, veut s’insinuer dans le cœur de l’autre, & s’en emparer : le second s’apperçoit de son dessein ; il a le plus grand intérêt à le démasquer : est-il naturel que leur conversation soit coupée, qu’ils s’interrompent mutuellement par des questions & des répliques précipitées ? […] Il a sur votre face épanché des beautés Dont les yeux sont surpris, & les cœurs transportés : Et je n’ai pu vous voir, parfaite créature, Sans admirer en vous l’auteur de la nature, Et d’un ardent amour sentir mon cœur atteint, Au plus beau des portraits où lui-même il s’est peint. […] Mais enfin je connus, ô beauté toute aimable, Que cette passion peut n’être point coupable, Que je puis l’ajuster avecque la pudeur, Et c’est ce qui me fait abandonner mon cœur. […] Non, sans doute, puisque chaque mot doit porter un coup mortel au cœur de notre avare. […] ) Son cœur prend feu dès ce moment ; il ne sauroit plus vivre qu’il n’aille consoler son aimable affligée.