Paris en jugea moins favorablement ; il la vit séparée des ornemens qui l’avoient embellie à la cour ; &, comme le spectateur n’étoit ni au même point de vûë, ni dans la situation vive & agréable où s’étoient trouvés ceux pour qui elle étoit destinée, on ne tint compte à l’auteur que de la finesse avec laquelle il développe quelques sentimens du cœur, & de l’art qu’il employe pour peindre l’amour propre & la vanité des femmes. […] Deux princes rivaux s’y disputent, par des fêtes galantes, le cœur d’une princesse. […] C’est à cet esprit de réfléxion, prêt à s’exercer sur tout ce qui se passoit sous ses yeux, c’est à l’attention extrême qu’il apportoit à examiner les hommes, & au discernement exquis avec lequel il sçavoit démêler les principes de leurs actions, que ce grand homme a dû la connoissance parfaite du cœur humain. […] L’art caché sous des graces simples & naïves, n’y employe que des expressions claires & élégantes, des pensées justes & peu recherchées, une plaisanterie noble & ingénieuse pour peindre & pour développer les replis les plus secrets du cœur humain. […] Des distinctions si flateuses n’avoient gâté ni son esprit ni son cœur.