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125. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

Il fallait un génie du premier ordre pour peindre les défauts et le ridicule des hommes, avec cette finesse et cette vérité qui touche en même temps le cœur et l’esprit : Molière parut, et la comédie devint l’école du monde. […] Au lieu que Molière, outre l’esprit qu’il lui fallait ramener, eut encore le cœur à guérir. Les poètes qui l’avaient précédé dans le comique (du moins la plupart) s’étaient permis des licences dans leurs ouvrages, qui marquaient également la malignité de l’esprit et la corruption du cœur. Il fallait donc que Molière effaçât de l’esprit, et qu’il arrachât du cœur des spectateurs les idées d’un comique scandaleux, mais reçu pourtant et applaudi. […] Vinot et M. de La Grange ; le premier avait été intime ami de l’auteur, et savait presque tous ses ouvrages par cœur, et l’autre, acteur de la troupe de M. de Molière, était un homme d’un vrai mérite, docile et poli, Molière s’était donné des soins pour le former et pour l’instruire.

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