C’est le hasard qui fait rencontrer à Valentin la valise du Ménechme brutal, plutôt que celle du Chevalier, & c’est en partie ce qui forme l’intrigue : en second lieu la ressemblance des deux freres jumeaux n’est pas surnaturelle comme celle de Jupiter avec Amphitrion, & de Mercure avec Sosie ; on ne peut pourtant pas la citer pour exemple, parceque c’est de dessein prémédité que le Chevalier profite de l’avantage qu’il a de ressembler à son frere, qu’il s’empare de ses papiers, qu’il s’approprie les soixante mille écus, qu’il en cede ensuite la moitié pour se débarrasser d’Araminte, & pour épouser tranquillement celle qu’il aime. La troisieme piece que Riccoboni cite comme un exemple très digne d’être suivi, me paroît aussi peu intriguée par le hasard que les deux premieres. […] Après avoir prouvé que les pieces citées par Riccoboni ne sont nullement intriguées par le hasard, ajoutons que les pieces dans lesquelles le hasard présideroit seul au principe, à l’intrigue & au dénouement, seroient aujourd’hui très peu estimées, & le mériteroient.