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12. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Ainsi pourront parler encore l’ignorance & la paresse, séduites par un extrait dicté par la prévention ou la mauvaise foi, dans lequel les beautés de l’original sont citées avec soin, & les défauts adroitement écartés. […] Je n’en citerai que quelques-unes. […] J’aurois, si je le voulois, dans cette scene seulement, cent traits pareils à citer. […] Dans la piece françoise, Jupiter, loin de songer aux affaires du ménage, s’étudie à faire oublier l’époux, en lui débitant des fleurettes que nous avons déja citées ailleurs, & qui, n’en déplaise aux amateurs des jolis madrigaux, rendent la scene de Moliere inférieure à celle de Plaute, sur-tout si elles sont débitées par un acteur qui, loin de passer légérement sur la délicatesse outrée de Jupiter, veuille au contraire en faire sentir toutes les petites finesses. […] Je n’ai pas cru d’abord à cet autre moi-même, J’ai démenti mes yeux sur ce rapport extrême ; Mais j’ai tant fait enfin que je me suis connu, Je me suis tout conté comme il est avenu, Jusques à me citer la coupe de Pterele ; J’ai mon nom, mon habit, ma forme naturelle ; Enfin je suis moi-même, & deux gouttes de lait N’ont pas, à mon avis, un rapport si parfait.

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