Mais je ne puis m’empêcher de citer encore une de ces saillies si frappantes de vérité, qu’elles paraissent très faciles à trouver, et en même temps si originales et si gaies, qu’on félicite l’auteur de les avoir rencontrées. […] Je ne l’ai citée que pour faire voir qu’en tout temps les mauvais critiques ont été aussi des hommes très-méchants, et que, non contents de dénigrer l’ouvrage, ils se croient tout permis pour perdre l’auteur. […] Ce ridicule a disparu, parce qu’il ne tenait qu’aux formes extérieures; mais l’esprit de corps qui ne change point, et tous les préjugés, tous les travers qui en résultent, ont fourni au poète observateur une foule de mots heureux, devenus proverbes, et qu’on cite d’autant plus volontiers, qu’ils sont encore aujourd’hui tout aussi vrais que de son temps. […] Il est vrai que Rousseau n’en donne pas la moindre preuve, et qu’il ne cite rien à l’appui de son accusation : c’est que le langage de Philinte est effectivement celui d’un honnête homme qui hait le vice, mais qui se croit obligé de supporter les vicieux, parce que, ne pouvant les corriger, il serait insensé de s’en rendre très inutilement la victime.