Il dut forcément chercher autour de lui. […] On pouvait donc se donner carrière pour lui chercher un auteur, et on n’y a pas manqué ; on l’a attribué successivement à La Fontaine, à Racine, à Chapelle, à Blot, le chansonnier de la Fronde, à Mlle Guyot, comédienne de la rue Guénégaud, à Mlle Roudin, comédienne de campagne, à Rosimont, autre acteur de la rue Guénégaud, etc. […] Furieux d’être abandonné par Armande, il aurait « fait apercevoir à Molière que le grand soin qu’il avoit de plaire au public lui ôtoit celui d’examiner la conduite de sa femme ; et que, pendant qu’il travailloit pour divertir tout le monde, tout le monde cherchoit à divertir sa femme. »Une grosse querelle conjugale suit naturellement cette confidence. […] Il ne faut donc pas chercher dans sa conduite, ou plutôt y mettre les yeux fermés une régularité bourgeoise qui n’y est pas et n’y saurait être. […] Mon âme, de ce feu nonchalamment saisie, Ne l’a point reconnu que par ma jalousie ; Tout ce qui l’approchoit vouloit me l’enlever, Tout ce qui lui parloit cherchoit à m’en priver ; Je tremblois qu’à leurs yeux elle ne fût trop belle ; Je les haïssois tous comme plus dignes d’elle, Et ne pouvois souffrir qu’on s’enrichit d’un bien Que j’enviois à tous sans y prétendre rien.