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112. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Pour Le Glorieux, ce fut, dit-on, contre la volonté de l’auteur, qui dut céder aux exigences du comédien Dufresne, et changer son dénouement, ce comédien ayant déclaré ne vouloir point se charger du rôle principal si son personnage était humilié. […] Scène plus pathétique encore entre Christine et son père qui, sourd à ses prières, ne veut pas même, connaissant l’innocence d’Éric, se charger pour la reine d’une lettre que sa fille lui vient d’écrire, et qui pourrait le sauver. […] Plus, en effet, l’intrigue est forte et chargée d’incidents, plus elle tient de place dans l’ouvrage, plus il faut consacrer de temps à préparer et faire mouvoir ses divers ressorts, et moins il en reste, par conséquent, pour l’objet le plus essentiel, c’est-à-dire pour la peinture et le développement des caractères et des passions. […] Si donc l’acteur chargé du Misanthrope ne pouvait, sans lui faire perdre quelque chose de son excessive passion, obtenir la noblesse extérieure qu’il exige, c’est assurément cette dernière qualité qu’il faudrait sacrifier, le plus essentiel étant d’être au moral le personnage qu’on représente. […] L’acteur chargé du rôle de Tartuffe devrait considérer l’époque à laquelle Molière a composé son ouvrage ; les susceptibilités religieuses qu’il avait à ménager, les concessions énormes qu’il dut leur faire.

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