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174. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Molière ayant uni à la peinture du cœur humain qui ne change point, celle des usages et des ridicules passagers de la société, il a fallu rechercher dans la foule des écrits du temps, les particularités qui pouvaient, en constatant ces mœurs et ces travers, répandre du jour sur l’image que Molière en a tracée, et déposer en faveur de la fidélité du peintre. […] On ne voit pas chez lui, comme chez quelques-uns de ses successeurs, le personnage vicieux ou ridicule changer tout à coup de caractère, et se convertir subitement. […] C’est Boileau lui-même qui nous le redit en ces termes102 ; et un commentateur de ce poète103 ajoute que Molière, un jour, ayant lu à cette servante, pour éprouver son goût, quelques scènes d’une pièce qu’il disait être de lui, mais qui était du comédien Brécourt, elle ne prit point le change, et soutint que son maître n’avait pas fait cette pièce. […] Il avait composé trois différents systèmes de la mortalité de l’âme, et avait fait le voyage de la Hollande exprès pour voir Spinosa… À sa mort, les choses changèrent bien : il se convertit, et voulait porter les choses à l’excès. »II paraît qu’il avait entrepris, ainsi que Molière, de traduire en entier le poème de Lucrèce.

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