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100. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Je puis, du reste, faire valoir, à ma décharge, qu’à mesure que le temps passait et que les hommes se renouvelaient — si les hommes se renouvellent, — à mesure du moins que changeaient les mœurs, la comédie de Molière apparaissait aux critiques sous des aspects nouveaux, dont plusieurs fort inattendus pour Molière, si le sort eût voulu, pour notre bonheur, qu’il eût la vie aussi dure que ses chefs-d’œuvre et qu’il pût lire les fantaisies que ceux-ci ont inspirées de notre temps. […] L’hiver est la saison des tragédies, à cause des belles recettes qu’elles font ; cela changera peut-être… Molière cependant risque aujourd’hui sa comédie nouvelle. […] Je gage que Molière a changé d’avis, et qu’il est à présent pour Sganarelle… — Nous le saurons tout à l’heure : le rideau monte. […] Il faut que vous changiez le ton, si vous voulez rester d’accord : parce que vous jetez dans le couplet la note comique, irrésistiblement comique ; parce qu’un homme, dans l’état d’esprit où est Arnolphe, ne dira pas : Veux-tu que je m’arrache un côté de cheveux ?

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