/ 147
12. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Quelque temps après il apprend son infortune, & meurt de chagrin. […] Si Anselme apprend que sa femme n’est pas aussi vertueuse qu’il le croit, il ne peut apporter aucun remede à ce malheur, & il se prépare gratuitement des chagrins éternels. […] La jalousie mal fondée de Lothaire, l’aveu qu’il fait au mari dans son désespoir, le chagrin qu’il en a dans la suite, la ruse dont la femme se sert pour tourner cette faute à l’avantage de leur passion, la rage du mari changée par cette ruse même en sentiments d’admiration, tout cela ranime l’intrigue, & lui donne une vivacité que celle de la piece n’a certainement pas. […] Timon est accablé sous le poids de ses chagrins. […] Je vois avec le plus grand chagrin que l’Auteur n’ait pas employé le même ton, le même coloris pour tous ses ouvrages dramatiques, & qu’il ait donné la préférence à la dignité, toujours froide & guindée dans sa marche & dans ses expressions.

/ 147