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4. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19

Sa joie & son imbécillité le décelent encore ; il fait voir la clef à Arlequin : celui-ci, alarmé, feint qu’on s’est moqué de lui, qu’on lui a remis la clef de la cave. […] Le Docteur, instruit de l’artifice de Scapin, lui en fait des reproches : celui-ci lui persuade que tout ce qu’il a fait n’étoit que pour lui rendre service. […] Celui-ci dans l’obscurité rencontre la mere, croit parler à sa maîtresse, & lui fait part de toutes les bontés que sa fille a pour lui. […]   Si quelquefois l’intrigant Italien est plus adroit que Mascarille, en revanche celui-ci est continuellement supérieur à Philipin. […] Mais ce qui le confirma bien davantage en cette appréhension, fut qu’ayant pris envie à Philippe, étant couché, d’aller aux lieux secrets, il se leve nud en chemise, & passe à travers la chambre de son frere : celui-ci, au moyen d’un clair de lune, le reconnut ; & le voyant en cet état, il jetta un grand cri, qui ne donna pas moins d’appréhension à Philippe qui reconnut la voix de son frere, & qui s’en retourna à son lit extrêmement effrayé, croyant de son frere ce que son frere croyoit de lui ; de sorte qu’ils passerent tous deux le reste de la nuit en l’appréhension l’un de l’autre.

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