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111. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Nous en voyons souvent qui ont bien de la peine à le garder pendant le cours d’une comédie ; mais si, comme j’ai dit tantôt, celui-ci a fait connaître le sien avant que de parler, il fait voir en finissant qu’il le conservera toute sa vie en se retirant du monde. […] Celui-là résolut de se venger de celui-ci, quoiqu’il fût bel esprit d’un grand seigneur, et honoré de sa protection. […] Molière s’est imaginé avec raison qu’il ferait sentir par là que si Cléante avait eu en effet des sentiments contraires à son devoir, bien loin de venir apprendre à son père que la cassette était retrouvée, il l’eût gardée avec soin, ou qu’il lui eût demandé le bien de sa mère que celui-ci ne pouvait lui refuser. […] Lélio donne des coups de bâton à Scapin, camarade d’Arlequin ; celui-ci qui le voit se fâcher contre Lélio, qui, feignant de s’en repentir, donne occasion à Arlequin de faire le brave, et de le menacer ; Lélio s’en divertit, il paraît avoir peur, et recule devant Arlequin ; mais en finissant de feindre, il le maltraite, le fait reculer à son tour, et le punit de son insolence par quelque coup de bâton. […] « Il y avait alors dans ce collège deux enfants, qui eurent depuis beaucoup de réputation dans le monde, c’était Chapelle et Bernier, celui-ci connu par ses voyages aux Indes : et l’autre, célèbre par quelques vers naturels et aisés, qui lui ont fait d’autant plus de réputation, qu’il ne rechercha pas celle d’auteur ; Lhuillier, homme de fortune, prenait un soin singulier de l’éducation du jeune Chapelle, son fils naturel, et pour lui donner de l’émulation, il faisait étudier avec lui le jeune Bernier dont les parents étaient mal à leur aise.

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