Il travaillait pour le théâtre, et non pour le cabinet ; sa mission était de divertir plutôt que d’éclairer, d’être plaisant plutôt que d’être juste : la muse comique, dispensée de l’impartialité, est autorisée à ne montrer jamais que le côté ridicule des opinions ou des caractères. […] En rapprochant les traits dont se compose le caractère comique d’Alceste, je cesse d’être étonné que Rousseau ait fait le procès à Molière. […] Le succès justifia son audace : il fit preuve, pour cette fois, du talent de dessiner vigoureusement des caractères, et de combiner savamment une intrigue ; et, dans son faux Philinte de Molière, on put admirer du moins un égoïste véritable. […] Ce chef-d’œuvre a un caractère d’originalité et de vérité universelle, qu’attestent plusieurs particularités fort dignes de remarque. […] Il y a, dans les autres, plus ou moins de véritable comédie ; on y aperçoit de légères esquisses de caractères, de ridicules et de mœurs réelles.