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153. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Ce sont ces séjours en province, l’étude qu’il faisait des mœurs, des traditions, des caractères et même du langage, des patois de la province, qui permirent à Molière de mettre au théâtre des types si divers de provinciaux, gentilshommes prétentieux comme M. de Sotenville, ou gens de peu, comme l’huissier Loyal de Tartuffe ou les paysannes de Pourceaugnac. […] Ces fantoches italiens, si originaux, d’un caractère et d’une personnalité si nettement tranchés, devaient bien vite séduire un homme né, comme Molière, avec le génie dramatique : ils sont le mouvement et la vie mêmes, la bouffonnerie incarnée. […] Il se moquait d’Arnolphe et riait de Sganarelle, et que de traits, pour les peindre, il empruntait à son propre caractère ! […] Clotaire, ami d’Anselme, et épris d’Isabelle, nous représenterait Baron, ce petit Baron que Molière avait adopté et qu’il aimait comme un fils : Quoique depuis six ans que, voyageant tous deux, D’une forte amitié nous serrâmes les nœuds, Il m’ait toujours traité comme son propre père… On reconnaît, çà et là, plus d’un trait du caractère de Molière. […] L’édition complète, un des hommes les plus remarquables de ce temps, au double point de vue de la science et du caractère, M. 

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