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121. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Je parle de cette influence indirecte, cachée, latente, si j’ose dire, d’un caractère sur un autre, — influence que ne troublent pas les plus grandes divergences d’opinions, — influence qui gagne le cœur, s’insinue jusqu’au centre même de la vie, et de là transforme l’homme tout entier, — et le possède quelquefois d’autant mieux qu’il en a moins conscience. […] Son caractère était aimable, son cœur ouvert à toutes les amitiés. […] La nature, par le contraste même des caractères, semblait avoir tout disposé pour la lui faire mieux subir. […] Voyez enfin don Juan et son valet trop crédule, — l’avare et son fils le dissipateur, — les femmes savantes et le rustre Chrysale,… et partout vous apparaissent deux caractères opposés, semblables à deux statues plus ou moins effrayantes et destinées à vous montrer deux précipices entre lesquels l’homme doit se frayer sa route pour marcher en sûreté.

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