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83. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

L’insuccès d’un côté, les applaudissements de l’autre, le contraindront impérieusement à céder à son véritable génie. […] Le Sganarelle de Molière, dans toute ses variétés de valet, de mari, de père Lucinde, de frère d’Ariste, de tuteur, de fagotier, de médecin, est un personnage qui appartient en propre au poète, comme Panurge à Rabelais, Falstaff à Shakespeare, Sancho à Cervantès ; c’est le côté du laid humain personnifié, le côté vieux, rechigné, morose, intéressé, bas, peureux, tour à tour piètre ou [p.134] charlatan, bourru et saugrenu, le vilain côté et qui fait rire. » Le Cocu imaginaire ne fut pas accueilli avec moins de faveur que Les Précieuses ridicules. […] Veux-tu que je m’arrache un côté de cheveux ? […] Mais nous avons cette fois une autre face de l’événement, un nouveau côté du tableau : Sganarelle est accueilli avec empressement, c’est un libérateur ; il apporte l’affranchissement et non l’esclavage. […] C’était, avons-nous dit, comme un pacte réciproque que l’auteur comique tenait de son côté, mais sans négliger de mettre le roi à même de le tenir du sien.

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