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104. (1910) Rousseau contre Molière

Molière n’est donc pas du côté des scélérats, et il ne fait rien pour que le public soit de leur côté, et il fait quelque chose pour que, sans être avec le bourgeois gentilhomme, il ne soit pas du tout, non plus, du côté de l’écornifleur. […] Je mets de côté absolument, parce que ce n’est qu’une hypothèse invérifiable, l’opinion que, par les amours de Jupiter et d’AIcmène, Molière a figuré les amours adultères de Louis XIV et a voulu les excuser. […] Mais la véritable raison que je suppose qui est celle pourquoi Rousseau a laissé Don Juan de côté est la suivante : Don Juan gêne Rousseau dans sa démonstration contre Molière. […] Il faut songer que, relativement à la comédie antérieure, la comédie de Molière est déjà un progrès très sensible, un grand pas du côté du théâtre qui s’occupe de questions graves et qui fait réfléchir. […]  » Ainsi a raisonné Clitandre, et il est bien l’exemple de ceux qui, éblouis d’abord par les mérites intellectuels d’une femme, réfléchissent à ce qu’elle deviendra plus tard, la manie du bel esprit se développant en elle, et battent en retraite prudemment du côté d’une femme de bon sens.

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