/ 161
87. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

N’est-ce pas de ce soin que s’acquittent à merveille, au xviie  siècle, chacun dans leur milieu, les Don Louis, les Clitandre, les Dorante (de la critique), les Ariste, les Cléante, les Madame Jourdain, les Eliante, les maître Jacques, les Martine, les Dorine, les Toinette… ces gens du monde, ces bourgeoises, ces valets, ces servantes de Molière, de conditions bien différentes, mais qui tous possèdent ces mêmes qualités supérieures : la bonté souriante et le bon sens. […] Par malheur, il se trouve avoir auprès de lui deux personnes auxquelles il « n’en imposera » jamais : sa bonne bourgeoise de femme, et sa mâtine de servante, Nicole. […] Tout heureux qu’il puisse être de se voir habillé à la dernière mode de la Cour, il éprouvera quelque gêne en entendant Nicole rire de lui, et le contrôle de toutes ses actions par deux femmes de tête fait admirablement ressortir aux yeux du public tous les ridicules du bourgeois gentilhomme.

/ 161