/ 157
152. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Il se répandoit avec eux sur ses chagrins domestiques, qui avoient souvent leurs principes dans son humeur naturellement rêveuse et bizare, qu’augmentoit encore sa mauvaise constitution ; mais cette foiblesse de santé avoit d’ailleurs un avantage : c’étoit de le dispenser des excès de ses amis, témoin l’histoire, que rapporte l’auteur de sa vie, de ceux qui, à la fin d’un repas qui avoit duré toute la nuit, formèrent le projet bizare et funeste de s’aller noyer, et que Moliere, qui en fut averti assez à temps, ramena en flattant leur manie, en leur faisant entendre qu’il vouloit être de la partie, qu’ils avoient raison, que le bonheur de la vie, et la vie même, n’étoit rien, qu’elle étoit pleine de traverses, etc.

/ 157