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101. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Il y a dans ce Plutus un chœur… L’ami Proudhon, ce terrible et inintelligent fantôme qui a fait tant de mal, cet innovateur abominable d’un paradoxe plein d’embûches, ce destructeur de nos plus chères libertés, ce mal venu qui a fait reculer trente-deux millions d’hommes, le mauvais citoyen que l’exécration publique ne saurait châtier, d’un châtiment trop honteux, cet énergumène imbécile qui se figure que le bonheur du genre humain peut sortir d’une déclamation, comme sort la tempête de l’outre d’Éole, ne sera pas fâché de lire ce chœur d’Aristophane où la venue du communisme était prédite, il y a tantôt trois mille ans. […] Ô bonheur ! […] Il fallait que la chose fût prête dans cinq jours ; la chose était prête, et si, par bonheur, la première scène commence par un mot qui est devenu proverbe : « Vous êtes orfèvre, monsieur Josse » ; si la scène des quatre médecins est un chef-d’œuvre de gaieté, eh bien ! […] Voici, par exemple, le ballet du Bourgeois gentilhomme, dans lequel s’est rencontrée par bonheur, une adorable comédie ! […] Notez bien que chacun de ces cinq actes de Molière, si vous le prenez à part, est un chef-d’œuvre, écrit avec tant de soin, ou, ce qui revient au même, avec tant de bonheur, que l’on dirait de temps à autre la langue même des Provinciales, cette langue correcte, incisive, railleuse, qui parle comme parle la comédie, quand la comédie le prend sur le ton le plus élevé27.

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