/ 197
14. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Ceux qui conçoivent toutes les beautés de son Avare, et de son Amphitryon, soutiennent qu’il a surpassé Plaute dans l’un et dans l’autre. […] On sait de quelle manière il y a excellé, non seulement comme Acteur, par le grand nombre d’Ouvrages qu’il nous a laissés, et qui ont tous leurs beautés proportionnées aux sujets qu’il a choisis. […] Toutes ses Pièces n’ont pas d’égales beautés, mais on peut dire que dans ses moindres il y a des traits qui n’ont pu partir que de la main d’un grand maître, et que celles qu’on estime les meilleures, comme Le Misanthrope, Le Tartuffe, Les Femmes savantes, etc. sont des chef-d’œuvres qu’on ne saurait assez admirer. […] Il a épuisé toutes les matières qui lui ont pu fournir quelque chose, et si les critiques n’ont pas été entièrement satisfaits du dénouement de quelques-unes de ses Comédies, tant de beautés avaient prévenu pour lui l’esprit de ses auditeurs, qu’il était aisé de faire grâce à des tâches si légères.

/ 197