Si l’âme ne se fait belle, elle n’aperçoit point la beauté, a dit Plotin ; j’ajoute : Si l’âme ne se fait poétique, elle n’aperçoit point la poésie. […] Un discours politique, un plaidoyer, un sermon, peuvent offrir les mêmes beautés de composition : pourtant ce ne sont point des œuvres poétiques. […] Tout est renfermé là-dedans ; et sans dot tient lieu de beauté, de jeunesse, de naissance, d’honneur, de sagesse et de probité ! […] Cet empire envié par le reste du monde, Ce pouvoir qui s’étend une lieue à la ronde, N’est que de ces beautés dont l’éclat éblouit Et qu’on cesse d’aimer sitôt qu’on en jouit.