Un bon bourgeois de Paris, vivant bien noblement, mais dans les chagrins que l’humeur et la beauté de sa femme lui avaient assez publiquement causés, s’imagina que Molière l’avait pris pour l’original de son Cocu imaginaire. […] « Est-ce la vertu, la beauté ou l’esprit, lui dit-il, qui vous font aimer cette femme-là ? […] Malgré les défauts qu’on peut signaler dans quelques-unes de ses pièces, c’est de tous nos auteurs comiques celui qui a le mieux su ménager le goût du public, par la beauté du dialogue, par un fonds inépuisable d’ingénieuses plaisanteries, et par des situations très comiques. […] A cette époque Mignard faisait le portrait de la marquise de Gange, célèbre par sa beauté et sa fin tragique. […] Cette femme, qui inspira une si forte passion à Molière, et qui le rendit si malheureux, n’avait pas une beauté régulière : voici le portrait que Molière en a fait lui-même à une époque où elle lui avait déjà causé beaucoup de chagrins.