Molière, qui, peu de temps après, donna sa comédie de L’Avare, chargea Béjart du rôle de La Flèche, dont Harpagon dit par allusion : « Je ne me plais point à voir ce chien de boiteux-là. »Comme Béjart faisait beaucoup de plaisir, on boita aussitôt sur tous, les théâtres de province, non seulement dans le rôle de La Flèche, où cela devenait nécessaire, mais indifféremment dans tous ceux que Béjart remplissait à Paris. […] Brécourt avait beaucoup de valeur ; et on en rapporte un trait qui mérite d’être cité ici. […] Comme il a beaucoup de feu, et de cette honnête hardiesse nécessaire à l’orateur, il y a du plaisir à l’écouter quand il vient faire le compliment ; et celui dont il sut régaler l’assemblée, à l’ouverture de la troupe du roi (le dimanche 9 juillet 1673), était dans la dernière justesse. […] Madame Molière était excellente comédienne ; elle avait une voix charmante, chantait avec beaucoup de goût le français et l’italien.