Une comédie espagnole de Tirso de Molina, intitulée : El Combidado de Piedra, venait d’être traduite en italien, et jouée à Paris avec beaucoup de succès. […] Cléante remarquait même à ce sujet « qu’il sied mal à ces sortes de gens de se vanter des avantages du monde. » Molière a donc transporté ce passage, et il l’a fait avec beaucoup de raison ; il est bien plus convenable qu’Orgon énumère toutes les qualités de Tartuffe au moment où il le propose à sa fille, qu’à une époque où l’action est déjà si avancée, et où Elmire va proposer cette terrible épreuve qui doit enfin détromper son trop crédule époux. […] Le premier, dans son sermon sur l’hypocrisie, dit que, « comme la fausse dévotion tient en beaucoup de choses de la vraie, comme la fausse et la vraie ont beaucoup d’actions qui leur sont communes, comme les dehors de l’une et de l’autre sont presque tous semblables, il est non seulement aisé, mais d’une suite presque nécessaire, que la même raillerie qui attaque l’une, et que les traits dont on peint celle-ci défigurent celle-là, à moins qu’on n’y apporte toutes les précautions d’une charité prudente ».