Dans cette Comédie le coup de Théatre ou surprise de pensée que je crois la plus belle qu’on puisse trouver, & que je donnerois pour modele en ce genre, n’étoit que bonne dans l’original, mais elle est devenue sublime entre les mains de Moliere. […] Je lui répondis là-dessus, qu’il n’étoit pas possible qu’une aussi belle Piece que celle-là, en cinq actes & dont les vers sont fort beaux, eût été faire en aussi peu de temps ; il me repliqua que cela paroissoit incroyable, mais que tout ce qu’il venoit de me dire étoit très-véritable, n’ayant aucun intérêt de déguiser la verité. […] Ménage ne lui fit point d’autre réponse que celle-ci : Madame j’ai vu la Piece, elle est parfaitement belle, on n’y peut rien trouver à rédire, ni à critiquer. Bel exemple de modération d’un Auteur du siecle passé, qui sera peu imité par les Auteurs du siecle présent. […] Sans être belle, elle étoit piquantes & capable d’inspirer une grande passion.