Il a reçu le contrecoup du premier coup de canon qui se soit tiré dans ce bas monde, il a lu le premier livre sorti des presses naissantes du premier imprimeur, il a mangé le premier fruit venu de l’Amérique, il s’est élevé aux écoles de René Descartes et de Despréaux ; il a vu Bossuet face à face, il a souri le premier, aux doctes murmures de Pierre Basyle, il a pleuré, le premier, aux vers du grand Corneille. […] Ainsi, qui voudrait faire aujourd’hui la comédie : des Précieuses ridicules et des Femmes savantes, irait chercher ses modèles dans un milieu de bas bleus, cent fois plus dangereux, plus nauséabond et plus terrible que le bon Molière au temps de Louis XIV. […] À tout jamais on prend congé l’un de l’autre, on ne doit plus se revoir ; alors on redouble de câlineries, de tendresses, d’adorations ; celui qui est faible, pleure tout haut, celui dont l’âme est forte pleure tout bas ; puis quand ils sont bien loin, bien loin, qu’on ne peut plus ni les voir ni les entendre, ils s’en donnent, à cœur joie, de toutes ces larmes ; mais qu’importe ?