Guichard ne se faisait pas faute de raconter ce qu’il imprima depuis dans ses factums, la basse extraction du musicien, le moulin des environs de Florence où son père était meunier, son admission, en qualité de marmiton, dans les cuisines de Mademoiselle, et comment « il sut adroitement se tirer de la marmite avec un archet » ; puis les leçons de violon et de clavecin que la princesse lui fit donner, la place qu’elle lui accorda parmi ses musiciens et aussi la noire ingratitude dont il la paya en la livrant aux rires de toute la cour. […] Le directeur était M. de Ratabon, surintendant des bâtiments du roi, le même qui joua un vilain tour à la troupe de Molière en jetant bas, sans façon, la salle du Petit-Bourbon, où elle avait débuté à Paris, ce qui l’obligea de chercher asile dans la salle du Palais-Royal. […] Il existait, a-t-on dit, nombre de Molière dans le bas Languedoc en 1656 ; deux ans avant cette date, qui est celle du reçu de six mille livres, il y en avait un à Pézenas.