Mais les filles peuvent naître coquettes, et même elles naissent toutes coquettes, dans un sens qu’il est à propos de déterminer, « Les filles, dit Fénelon20, naissent avec un désir violent de plaire ; les chemins qui conduisent les hommes à l’autorité et à la gloire leur étant fermés, elles tâchent de se dédommager par les agréments de l’esprit et du corps ; de là vient qu’elles aspirent tant à la beauté et à toutes les grâces extérieures, et qu’elles sont si passionnées pour les ajustements ; une coiffe, un bout de ruban, une boucle de cheveux plus haut ou plus bas, le choix d’une couleur, ce sont pour elles autant d’affaires importantes. […] « Qui est, s’écrie-t-il, ce sot-là qui ne veut pas que sa femme soit muette33. » Sganarelle s’en fait une autre idée ; « j’entends », dit-il, … J’entends que la mienne Vive à ma fantaisie et non pas à la sienne ; Que d’une serge honnête elle ait son vêtement, Et ne porte le noir qu’aux bons jours seulement ; Qu’enfermée au logis en personne bien sage Elle s’applique toute aux choses du ménage, À recoudre mon linge aux heures de loisir, Ou bien à tricoter quelques bas, par plaisir.