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100. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

En effet, il l’emporta sur lui par des mœurs plus vraies, une gaieté plus naturelle, une bouffonnerie moins basse et un style de meilleur goût ; mais faire mieux que Scarron, était-ce faire assez bien pour lui-même ? […] Le bonhomme (c’est le nom qu’ils lui donnaient) essuya leurs sarcasmes avec tant de douceur, que Molière en eut pitié, et dit tout bas à son voisin, le musicien Descosteaux : Ne nous moquons pas du bonhomme ; il vivra peut-être plus que nous tous 78. […] Quoique Molière eût en lui un redoutable rival, il. était trop au-dessus de la basse jalousie pour n’entendre pas volontiers les louanges qu’on lui donnait ; et il me semble sûr, sans oser pourtant l’assurer après quarante ans, d’avoir ouï dire à Molière, en parlant avec Dominico de Poisson, qu’il aurait donné toute chose au monde pour avoir le naturel de ce grand comédien. […] Prenez-le tête à tête, ôtez-lui son théâtre, Ce n’est plus qu’un cœur bas, un coquin ténébreux : Son visage essuyé n’a plus rien que d’affreux. […] À ce sujet, Grimarest raconte, avec sa grace accoutumée, l’impatience que causa un jour à Molière la maladresse on plutôt la stupidité d’un valet qui, plusieurs fois de suite, lui mit on de ses bas à l’envers, et qui ne pouvait jamais concevoir pourquoi il n’était pas à l’endroit.

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