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77. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Le paysan, importuné de tous ces avis, se retire et quitte la place aux bateliers, qui, ravis de la récompense qu’ils ont reçue, dansent avec leurs crocs, et se jouent ensemble ; après quoi se récite le troisième acte de la comédie en prose. […] « Un autre défaut, à mon avis, c’est d’avoir donné quatre domestiques à l’Avarea et un à son fils. […] La lettre de M. de Visé, sur la comédie du Misanthrope, est précédée d’un Avis du libraire au lecteur, dont voici le commencement : « Le Misanthrope, dès sa première représentation, ayant reçu du théâtre l’approbation que le lecteur ne lui pourra refuser, et la Cour étant à Fontainebleau lorsqu’il parut, j’ai cru que je ne pouvais rien faire de plus agréable pour le public que de lui faire part de cette lettre, qui fut écrite un jour après, à une personne de qualité, sur le sujet de cette comédie, etc. » [*]. […] Ces nouveaux comédiens, qui jusque-là avaient joué pour leur plaisir, flattés par quelque succès, voulurent tirer de l’argent de leurs représentations, et s’établirent dans le jeu de paume de la Croix-Blanche au faubourg Saint-Germain ; mais leur projet ne réussit pas : *l’établissement de cette nouvelle troupe de comédiens n’eut point de succès, parce qu’ils ne voulurent point suivre les avis de Molière, qui avait le discernement et les vues beaucoup plus justes que des gens qui n’avaient point été cultivés avec autant de soin que lui. […] Vous ne m’avez point donné de repos, dit Molière à l’assemblée, que je n’aie importuné le roi pour avoir l’ordre qui nous a mis tous à deux doigts de notre perte, il est question présentement de voir ce que nous avons à faire ; Hubert voulait qu’on laissât toujours entrer la maison du roi, tant il appréhendait une seconde rumeur ; plusieurs autres qui ne craignaient pas moins que lui, furent du même avis.

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