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64. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Et telle est l’intention de Molière ; et c’est pourquoi la pièce s’appelle Tartuffe ; comme il a intitulé les autres l’Etourdi, les Précieuses ridicules, le Misanthrope, l’Avare, Georges Dandin, le Bourgeois gentilhomme, le Malade imaginaire, etc., etc., désignant ainsi, dès l’abord, le personnage dont il entend qu’on rie. […] Molière, lui, continue à plaider par d’autres pièces ; l’année fuit, puis l’année suivante, sans que le roi donne suite à ses promesses ; enfin, après Amphytrion, après Georges Dandin, après l’Avare, sans qu’on sache comment ni pourquoi, le roi autorise la reprise de l’œuvre, et sous son vrai nom, signe de victoire ; et le 5 février 1669, Molière joue Tartuffe, un Tartuffe peu différent du Panulphe de 1667, néanmoins retouché encore ; la pièce va aux nues ; on s’y écrase, le comédien l’emporte et l’Église ne le ressaisira que mort. […] Il ne cajole point la femme de son hôte… Il n’emploie point surtout pour la séduire le jargon de la dévotion : ce n’est point par habitude qu’il le parle, mais avec dessein et selon qu’il lui est utile et jamais quand il ne servirait qu’à le rendre très ridicule… Il ne pense point à s’attirer une donation générale de tous les biens de son ami, s’il s’agit surtout de les enlever à un fils… Un homme dévot n’est ni avare, ni violent, ni injuste, ni même intéressé. […] Il ne cajole point la femme de son hôte… Il n’emploie point surtout pour la séduire le jargon de la dévotion : ce n’est point par habitude qu’il le parle, mais avec dessein et selon qu’il lui est utile et jamais quand il ne servirait qu’à le rendre très ridicule… Il ne pense point à s’attirer une donation générale de tous les biens de son ami, s’il s’agit surtout de les enlever à un fils… Un homme dévot n’est ni avare, ni violent, ni injuste, ni même intéressé. […] Quoi, ni avare, ni violent, ni injuste, ni sensuel sans doute !

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