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182. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVI. De l’opposition des Caracteres. » pp. 398-416

Les Auteurs Comiques tombent quelquefois dans une faute bien plus grande que celle de ne pas faire briller un principal caractere par le secours du second personnage qui lui est opposé. […] Si, comme nous venons de le voir, les caracteres ne se développent que par le secours des oppositions qui amenent les contrastes des intérêts avec les intérêts, & des situations avec le caractere, comment veut-on que Céliante ne brille point de préférence au Philosophe, elle que l’Auteur entoure, au préjudice du héros, d’une infinité de personnages uniquement occupés à la faire ressortir par des oppositions bien ménagées. […] Il seroit bien difficile qu’un caractere si bien opposé à tout ce qui l’entoure, dont les intérêts, quoique petits, contrastent si bien avec les intérêts des autres personnages, tous amenés adroitement pour la mettre dans des situations qui font valoir ses caprices ; il seroit bien difficile, dis-je, qu’un pareil personnage n’en éclipsât pas un autre, en faveur duquel l’Auteur n’a pas pris les mêmes précautions. […] L’Auteur convient lui-même du contraste.

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